Ministère des Finances du Cameroun

LA DIRECTION GENERALE DU BUDGET

Ordonnance du 4 juin 2018 : Le budget de l’Etat augmente

Publié le : 7/06/18 12:05 PM

Dans une ordonnance signée le 4 juin 2018, le Président de la République du Cameroun modifie et complète certaines dispositions de la loi de Finances 2018 et abroge de fait l’ordonnance du 9 avril 2018 portant création des chapitres budgétaires et ouverture de crédits pour le compte du Conseil Constitutionnel et du Ministère de la Décentralisation et du Développement Local. Le nouveau budget du Cameroun s’établit à 4689,5 milliards de Francs CFA.

[zone-documentaire ducument_id=”2221″]

Le Président de la République du Cameroun Paul Biya a signé, comme lui autorise la Constitution, une Ordonnance le 4 juin 2018 modifiant et complétant certaines dispositions de la Loi de Finances du Cameroun pour l’exercice 2018. Elle consacre une augmentation du budget de l’État qui passe ainsi de 4513,5 milliards de Francs CFA à 4689,5 milliards de Francs CFA soit une augmentation en valeur absolue de 176 milliards de Francs CFA et 3,9% en valeur relative.

Les raisons de l’embellie budgétaire

Cette augmentation est due principalement à la remontée des cours mondiaux du baril de pétrole, dont les hypothèses de vente pondérées dans la prévision de la loi de Finances 2018 s’établissaient à 41 dollars US, est la principale cause de cette embellie. Le cours du baril de pétrole se situe aujourd’hui autour de 64 dollars US. Ce qui entraine une augmentation des recettes pétrolières de 82 milliards de Francs CFA par rapport à la prévision initiale.

Les performances l’administration fiscale dans le recouvrement des recettes non pétrolières sont également à prendre en compte dans cette embellie. Les réalisations de recettes fiscales à fin 2017 ont été plus importantes que celles estimées lors de la préparation du budget et utilisées comme base de projections des recettes fiscales en 2018. La prise en compte de cette bonne performance comme base de prévision fait accroitre les recettes fiscales de 67 milliards de Francs CFA. La pression fiscale passera ainsi de 13,1% du PIB en 2017 à 13,4% en 2018.

De plus, au niveau des financements, les fluctuations du taux de change du dollar et le risque lié au non décaissement éventuel de l’appui budgétaire de la Banque Africaine de Développement (BAD) prévu en 2018 d’un montant de 118 milliards de Francs CFA impactent le niveau des appuis budgétaires attendus. Toutefois, le décaissement en 2018 de l’appui budgétaire de la BAD prévu en 2017, à concurrence du même montant va compenser l’appui non décaissé en 2018. Toutes choses qui situent le niveau des appuis budgétaires de 2018 à 334 milliards Francs CFA contre une prévision initiale de 347 milliards de Francs CFA.

Par ailleurs les ressources additionnelles provenant des financement bancaires de l’ordre de 40 milliards de Francs CFA sont également attendues, à la faveur du retour au Trésor public des reliquats des fonds clôturés.

La redistribution des ressources

Le surcroit de ressources ainsi généré sera orienté vers un certain nombre de dépenses prioritaires. Il s’agit notamment de la constitution d’une provision de 77 milliards en vue de la prise en charge des dépenses liées au soutien au prix des carburants à la pompe en vue de préserver le pouvoir d’achat des couches défavorisées.

Dans le même esprit, la mise en place d’une provision de 20 milliards de Francs CFA au titre du soutien au prix de l’électricité. Bien plus, le renforcement de la provision de soutien aux forces de défense et de sécurité par un accroissement de 32 milliards de Francs CFA ainsi qu’un ajustement à la hausse de 18 milliards de Francs CFA des dépenses liées à l’organisation des prochaines échéances électorales.