Publié le : 28/08/17 5:23 PM
Le plaidoyer convaincant de Modeste Mopa pour une fiscalité conviviale
L’exposé du directeur général des impôts a été unanimement salué par la communauté des affaires lors de la septième édition du Cameroon Business Forum, le 15 mars 2016, à l’Hôtel Sawa de Douala. Une rencontre où la participation du ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, a été fort remarquée.
« De tous les exposés, le plus intéressant fut sans conteste celui du directeur général des impôts », se réjouit un chef d’entreprise présent à la septième édition du Cameroon Business Forum (CBF). A deux reprises au moins – fait exceptionnel -, Modeste Mopa Fatoing a arraché des applaudissements à un public généralement peu porté aux effusions, le 15 mars 2016, dans la salle de conférences de l’Hôtel Sawa, à Douala. Le summum est atteint lorsqu’il annonce l’innovation à venir dans la modalité de paiement de la vignette automobile. Dès 2017, son prix sera intégré dans le titre d’assurance automobile. Un peu sur le modèle du timbre d’aéroport qui, depuis le début de l’année, est acquitté lors de l’achat du billet d’avion. Une possibilité en plus pour rendre l’administration fiscale conviviale.
Pourtant, la partie était loin d’être gagnée pour le directeur général des impôts, qui confesse à l’entame de son propos une sorte d’incompatibilité à priori à accoler la convivialité à la fiscalité. Exemples à l’appui et avec la précision d’un entomologiste, il égraine les actions menées pour accompagner l’entreprise à sa création, durant son existence et lorsqu’elle se trouve en difficulté. Tout y passe, des avantages liés aux formalités de création à la transaction des dettes de plus de cinq ans, en passant par les facilités offertes lors de la déclaration fiscale, le paiement de l’impôt, le contrôle et le contentieux fiscal. « Tout ce dispositif contribue à rendre notre système fiscal plus convivial », conclut l’orateur sous un roulement d’acclamations.
La gratitude des chefs d’entreprises à son endroit n’a eu de cesse de se manifester durant « la conversation » instaurée par le chef du gouvernement. « Il y a des avantages dont nous ignorions jusqu’à l’existence jusqu’à présent », avoue l’une des participantes.
Le ministre des Finances ne fut pas en reste durant la rencontre annuelle entre le gouvernement et le secteur privé. Alamine Ousmane Mey s’est porté à la rescousse du premier ministre lorsque ce dernier fut interpelé par les opérateurs économiques. L’argentier a répondu à Célestin Tawamba, président du groupe Cadyst Invest qui s’inquiétait de l’octroi des exonérations à certains secteurs en surcapacité dans le cadre de la mise en œuvre de la loi du 18 avril 2013 portant incitations à l’investissement privé, que des évaluations prévues et qu’elles se feront avant la sortie des décrets d’application. Face à l’inquiétude d’Alice Maguedjio, commerçante au marché de Mboppi préoccupée par la restitution de l’épargne emportée par les responsables des établissements de microfinance véreux, le Minfi, pédagogue, a expliqué le processus d’octroi des agréments avant d’indiquer qu’un mécanisme de garantie existe, bien qu’il ne soit pas encore extensible à ce secteur d’activité.
Commis par le chef du gouvernement pour assister à la conférence de presse – une première au CBF -, aux côtés du ministre de la Communication, du coordonnateur général du CBF, le Pr Touna Mama, et du vice-président de la plate-forme du secteur privé, le ministre des Finances est revenu sur certaines préoccupations des journalistes ayant trait au premier eurobond du Cameroun et à la fiscalité. Il les a surtout invités au patriotisme qui constitue le carburant indispensable à la construction du pays. Cela passe notamment par l’effort qui est le leur pour amener les consommateurs des médias à changer la perception négative répandue sur le climat des affaires au Cameroun