Ministère des Finances du Cameroun

LA DIRECTION GENERALE DU BUDGET

Rapport de présentation des comptes extérieurs du Cameroun pour l’année 2023

Publié le : 9/01/25 11:34 AM

L’année 2023 a été marqué sur le plan international par un recul de l’activité économique avec un taux de croissance de 3,3% contre 3,5% en 2022. Cette évolution est imputable : (i) à la persistance des tensions inflationniste dans la plupart des économies avancés et en développement ; (ii) au durcissement plus long que prévu des conditions financières, en liaison avec les politiques restrictives des banques centrales pour favoriser la stabilité des prix et ; (iii) à l’élargissement de la fragmentation géoéconomique et ses effets sur les échanges mondiaux et les mouvements de capitaux. Au niveau des pays avancés, la croissance économique s’est située à 1,7% contre 2,6%. Dans les pays émergents et en développement, la croissance s’est située à 4,4% contre 4,1% un an plutôt. L’Afrique Subsaharienne a enregistré une croissance de 3,6% en retrait de 0,4 point de pourcentage par rapport à l’année 2022. Dans la zone CEMAC, la croissance a ralenti, passant de 2,8% en 2022 à 2, 2% en 2023.

Au plan national, la croissance recule pour se situer à 3,2% en 2023 après 3,7% en 2022. Cette évolution résulte du repli aussi bien de l’activité pétrolière que non pétrolière. La production pétrolière baisse de 2,1% après une baisse de 1,6% en 2022. La croissance dans le secteur primaire s’est située à 2,2% en 2023 contre 3,4% en 2022. Dans le secteur secondaire, la croissance s’est établie à 2,3% en retrait de 1 point de pourcentage par rapport à 2022, en lien avec la baisse de l’activité. Le secteur tertiaire enregistre une croissance de 3,9%.

S’agissant de la balance des paiements, les résultats de l’année 2023 affichent un solde courant déficitaire de 1 221,1 milliards (soit 4,1% du PIB), en aggravation par rapport au déficit de 941,2 milliards (soit 3,4% du PIB) enregistré en 2022. Cette évolution résulte principalement de l’aggravation du déficit des biens. Le déficit des services et des revenus primaires se réduisent, tandis que l’excédent des revenus secondaires s’améliore. Les financements extérieurs diminuent de 481,2 milliards par rapport à 2022 et se situent à 938,9 milliards. Ce recul résulte principalement de la baisse des tirages nets de l’administration et des entrées nettes dans le secteur privé non bancaire.

La présentation des balances des paiements par secteur d’activité montre que le déficit du compte courant est essentiellement généré par les secteurs de l’industrie (- 1691,6 milliards), du commerce (-1059,5 milliards), des établissements financiers (-47,8 milliards) et des télécommunications (-165,2 milliards), bien qu’il soit atténué par les excédents réalisés par le secteur des hydrocarbures (+979,9 milliards), le secteur agricole (+604,2 milliards) et le secteur forestier (+210,1 milliards).

Par rapport à nos principaux partenaires bilatéraux et multilatéraux, le solde courant est déficitaire avec la Chine (-945,8 milliards), le Nigéria (-165,3 milliards), les Etats-Unis (-152,3 milliards), la France (-53 milliards) et excédentaire avec la CEMAC (+533,6 milliards) et l’Union Européenne (+255,2 milliards).

La position extérieure du Cameroun reste débitrice et se creuse pour se situer à -9 487,9 milliards (soit 31,7% du PIB) après -8 446,8 milliards (30,5% du PIB) en 2022, en lien avec l’aggravation du déficit courant.

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