Publié le : 10/09/24 9:57 PM
C’était au cours d’une formation de cinq jours, à Ebolowa, qui a permis d’outiller une soixantaine desdits personnels, sous l’impulsion du Directeur Général du Budget, Cyrill Edou Alo’o, représenté en lieu et place par Albin Koumda Ayissi, Chef de Brigade de Contrôle et d’Audit.
Si la loi de 2018 consacre le contrôleur financier comme un acteur à part entière de la chaîne PPBS (Planification -Programmation -Budgétisation-Suivi/Évaluation), celui-ci doit intégrer le principe de responsabilité de son action, tant en aval qu’en amont ; il doit intervenir dans tout le processus d’élaboration et d’exécution du budget de l’État. A cet effet, plusieurs thèmes ont été abordés parmi lesquels, les thèmes portant sur le « Cadre général de gestion des finances publiques » et « Le rôle du contrôleur financier dans la chaîne PPBS ».
La première intervention a introduit les finances publiques comme étant une branche essentielle du droit public, et s’est articulée autour de deux axes principaux à savoir : les sources normatives de gestion des finances publiques, les principes et le cadre institutionnel de cette gestion. Les sources normatives incluent la constitution, les lois et les règlements (décrets, arrêtés, circulaires, etc.). Quant aux principes, ils englobent l’annualité, l’unité, l’universalité, la sincérité et la transparence budgétaires, ainsi que les acteurs et processus budgétaires impliqués dans la préparation, l’exécution et le contrôle. Le formateur A. Koumda, a conclu en détaillant les rôles des principaux acteurs de l’action financière de l’État, tels que le Trésor public, la BEAC et la Caisse autonome d’Amortissement.
Le second exposé, présenté par l’expert Dooh Ekoko portait essentiellement sur : les généralités et les modalités d’intervention du contrôleur financier dans la chaîne PPBS. Un rôle bien défini dans la planification, la programmation, la budgétisation et le suivi-évaluation.
Au niveau de la préparation du budget de l’État, les différentes actions incombant au Contrôleur financier se résument à émettre des avis sur le cadre stratégique de performance, des avis sur la soutenabilité des CDMT (Cadre de dépenses à moyen terme), des avis de soutenabilité sur le plan d’engagement. Tout ceci, à travers une lettre d’administration entre services à l’attention de l’ordonnateur.
Dans le cadre de l’exécution du budget, en période dite normale, le Contrôleur financier utilisera le visa budgétaire, le visa avec observation, le visa de réserve, ou le cas échéant, le refus motivé. L’instrument utilisé ici, est la lettre administrative entre services à l’attention de l’ordonnateur.
Concernant l’exécution du budget, en période de crise, les actions peuvent être relatives à une situation bloquante, l’instrument à utiliser ici est la lettre administrative entre services, à l’attention de l’ordonnateur, un rapport ou note au Directeur Général du Budget ou au Ministre des Finances. Il s’agit du principe de respect par voie hiérarchique.
Pour ce qui est du Reporting, le Contrôleur financier fera un bilan annuel des activités avec compilation de tous les avis formulés ; il produira un rapport à l’attention du Ministre des Finances. En fin d’exercice, l’action portera sur un bilan de son activité durant l’exercice écoulé, avec un rapport d’activité à l’attention du Directeur Général du Budget.
En somme, la formation qui a fait l’objet au total de onze modules, a permis aux participants de maîtriser non seulement les fondements juridiques des finances publiques au Cameroun, les principes qui encadrent leur gestion, mais aussi, de mieux percevoir les relations institutionnelles qui lient les différents acteurs du système de gestion des finances publiques. Toute chose leur ayant par ailleurs permis de mieux s’approprier leur nouveau rôle dans les différentes étapes de la chaîne PPBS, en vue d’un accompagnement efficace des administrations.