Ministère des Finances du Cameroun

LA DIRECTION GENERALE DU BUDGET

Le Fonds Monétaire International (FMI) renforce les capacités du Cameroun sur la gestion des risques budgétaires

Publié le : 23/08/24 2:03 PM

C’est en faveur d’une mission d’assistance technique du Centre Régional de développement des capacités pour l’Afrique centrale (AFRITAC Centre-AFC) du FMI sur la gestion des risques budgétaires au Cameroun avec un accent particulier sur les risques liés aux investissements publics, aux Partenariats Publics Privés (PPP) et aux changements climatiques qui se déroulera du 19 au 30 août 2024.

L’atelier de formation des membres du Groupe de travail chargé du suivi de la gestion des risques budgétaires et de l’évaluation du document risque budgétaire annexé au projet de Loi des finances 2024, ouvert ce jeudi 22 août 2024, pour une durée de cinq (05) jours vise globalement à « améliorer la prochaine édition de rapport sur les risques budgétaires, ainsi que des procédés techniques visant à intégrer la gestion des risques dans l’ensemble du cycle budgétaire », a martelé Monsieur Marc Désiré BEKONO, Chef de Division de la Réforme Budgétaire par intérim.

La mission conduite par Messieurs Guy Dabi GAB-LEYBA, Conseiller en analyse macrobudgétaire AFRITAC Centre (Chef de mission) et Clemens MUNGENAST, Expert FMI en finances publiques, a pour objectif général « d’approfondir l’analyse et la gestion des risques budgétaires au Cameroun ».

En effet, la gestion des finances publiques est exposée à des « risques budgétaires » qui peuvent se traduire par une déviation entre les attentes ou prévisions de recettes et/ou de dépenses et leurs réalisations effectives en fin d’exercice budgétaire. Cette situation pourrait intervenir en « raison de la survenance d’un changement de l’environnement macroéconomique et financier initialement prévu, tel que le ralentissement de l’activité économique, la baisse des cours des matières premières sur le marché international, ou la réalisation de tout autre événement incertain. Ces risques se rapportent aux chocs potentiels sur les recettes, les dépenses, les actifs ou les passifs de l’État qui peuvent ne pas être reflétés dans les prévisions budgétaires de l’année n+1 », a martelé le Président de séance.

Au regard de ces enjeux, le Cameroun a bénéficié en 2022 de l’encadrement technique et méthodologique du Centre régional de développement des capacités pour l’Afrique Centrale (AFRITAC-Centre) du FMI. Ladite assistance a permis au pays de produire deux rapports annuels sur l’analyse des risques budgétaires respectivement pour le compte de la Loi de finance initiale de 2023 et en 2023 pour le compte de la Loi de finance 2024. « Ces deux éditions, quoique de très bonne facture, ont tout de même révélé un certain nombre de points d’amélioration notamment sur les aspects liés (i) à la quantification des risques, (ii) à l’identification des mesures d’atténuation des risques identifiés, et (iii) à l’impact des risques dans le cycle budgétaire », explique Monsieur BEKONO Marc Désiré.

C’est à ce titre qu’il a été mis en place le 05 septembre 2023, un Groupe de Travail Ministériel Permanent chargé du suivi de la gestion des Risques Budgétaires au Cameroun. Le souci d’améliorer le Document risques budgétaires sur les aspects sus-évoqués combiné au besoin de renforcement des capacités du Groupe de travail Ministériel permanent ont motivé le Cameroun à solliciter d’AFRITAC-Centre la mission d’assistance technique en cours de réalisation.

Plus spécifiquement, la formation des membres du Groupe de travail dans le cadre de la présente mission permettra de s’appesantir sur les points clés suivants : i) l’identification, le suivi et la communication des risques budgétaires avec un focus sur les risques liés aux investissements publics (IP), aux PPP et au changements climatiques, ii) la situation, les défis et les plans pour la gestion des risques budgétaires au Cameroun , iii) la démarche de quantification des risques et iv) les processus clés et l’institutionnalisation de la gestion des risques budgétaires. Par ailleurs, un accent particulier sera mis sur une auto-évaluation du rapport sur les risques budgétaires annexé au PLF 2024 en se basant sur les bonnes pratiques internationales et régionales. Cette évaluation permettra au Cameroun d’identifier les points forts et les faiblesses du rapport, d’assurer sa conformité avec les bonnes pratiques, et de renforcer sa qualité. Elle permettra ainsi d’améliorer le projet de rapport sur les risques budgétaires qui sera annexe au PLF 2025.

Rappelons que la mise en place de la fonction de gestion des risques budgétaires au Cameroun s’inscrit dans un cadre institutionnel et législatif renforcé depuis 2018 par l’adoption de deux lois majeures. Il s’agit de la Loi n°2018/012 portant Régime Financier de l’État et des Autres Entités Publiques et de la Loi n°2018/011 sur le Code de Transparence et de Bonne Gouvernance dans la Gestion des Finances Publiques. L’article 15 de la première loi exige l’inclusion d’un rapport d’évaluation des principaux risques budgétaires avec chaque projet de Loi de Finances. Cette exigence vise à améliorer la gestion des risques financiers auxquels l’État est exposé, en identifiant et en évaluant de manière systématique ces risques pour mieux les atténuer.