Publié le : 17/01/24 8:45 AM
L’interpellation de Louis Paul Motaze a été faite aux différents acteurs de cette chaîne, au cours de la cérémonie de lancement des opérations qu’il présidait le 16 janvier 2024 à Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord.
Avec pour fil d’Ariane d’assurer sa compatibilité avec les objectifs poursuivis dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030(SND30), à travers un financement adéquat du programme de la dépense publique qui en découle, tout en garantissant la viabilité budgétaire à moyen et à long terme ; l’enveloppe budgétaire 2024 s’élève à 6 740,1 milliards contre 6 726,9 milliards en 2023; soit une augmentation de 13,2 milliards en valeur absolue et 0,2% en valeur relative. Si elle devra s’activer dans le processus d’augmentation du niveau de mobilisation des recettes internes non pétrolières et la rationalisation des dépenses publiques à travers une meilleure priorisation, ainsi que la promotion de leur efficience et efficacité socioéconomique, cette enveloppe nécessite une véritable disposition éthique de l’ensemble des acteurs de la chaîne de son exécution.
C’est conscient de cette contrainte que le ministre des finances a voulu réactiver, l’esprit patriotique dans la gestion de cette enveloppe, qui s’exécutera logiquement dans un contexte marqué par des crises multiformes, sur le plan tant national qu’international. Tout en leur rappelant l’importante intervention de cette enveloppe dans l’exécution des budgets des Collectivités Territoriales décentralisées, Louis Paul Motaze a saisi la tribune à lui offerte pour présenter à ses collaborateurs, les principales attentes, qui permettront au Ministère des Finances de parfaire les quelques manquements observés dans l’exécution du budget 2023. « Je voudrais profiter de la tribune qui m’est offerte ce jour pour inviter les acteurs de l’exécution du budget, à prendre chacun conscience de la responsabilité qui est la sienne dans l’atteinte des objectifs de développement de notre pays » a souligné le patron des finances du Cameroun, avant de catégoriser les différentes interventions.
Aux ordonnateurs, maîtres d’ouvrages et maîtres d’ouvrages délégués, Louis Paul Motaze a recommandé une assiduité dans le démarrage à temps des procédures d’appels d’offres, notamment de la préparation des dossiers de consultation, du lancement et de l’attribution des marchés et de l’engagement des dépenses y relatives. Son interpellation a également porté sur la qualité du suivi de l’exécution des travaux ou prestations engagées jusqu’à leur aboutissement. Ils devront à cet effet procéder au lancement rapide des procédures de tous les marchés qui sont de leurs compétences. Ce qui donnera aux opérateurs économiques l’opportunité de soumissionner et de réaliser lesdites prestations dans les délais impartis et conformément aux cahiers de charges prédéfinis.
Le ministre des finances invite par ailleurs les opérateurs économiques à assurer leur rôle de par leur action contributive au budget de l’Etat, et en adhérant à la politique fiscale du Gouvernement, ce qui permettra de garantir le niveau de réalisation des recettes fiscales « Vous intervenez par ailleurs en tant que prestataires de service et à ce titre, vous avez la responsabilité de la réalisation conforme des travaux et prestations qui vous sont confiés par les maîtres d’ouvrage. Votre professionnalisme, j’ai envie de dire votre patriotisme économique constitue le socle sur lequel se construit le développement économique et social de la Région » a rajouté le ministre.
Les attentes dans les services déconcentrés
Les recommandations du ministre des finances ont pris en compte l’ensemble des ordonnateurs répartis dans les régions. Aux services déconcentrés du Ministère des Finances (Minfi) , Ministère de de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat) et du Ministère des Marchés Publics (Minmap), le minfi a d’abord rappelé les attributions qui sont les leurs avant de les inviter à la maîtrise des différents outils de gestion budgétaire et financière ; ce qui implique la célérité qui devrait caractériser le traitement des dossiers qui leur sont soumis : « Je vous engage par conséquent à mettre en place tous les mécanismes qui s’imposent afin de fluidifier le traitement des dossiers, et vous invite à un plus grand respect des règles éthiques et déontologiques requises dans l’exercice » a précisé le ministre des finances, avant de les appeler à être des relais de sensibilisation, et de formation des mesures nouvelles inscrites dans la loi de finances 2024. Une action qui permettrait d’éviter toute ambiguïté pouvant entraîner des interprétations erronées et préjudiciables à la relation de confiance construite au fil des ans avec les prestataires.
Les attentes du ministre ont également été présentées aux élus locaux auxquels il a rappelé que, les collectivités territoriales décentralisées n’échappent pas au principe du compte unique du trésor et à son principal corollaire, qui repose sur la mutualisation des ressources. Ce qui par conséquent contraint la disponibilité des ressources destinées aux CTD en fonction des recouvrements des recettes de l’Etat. Louis Paul Motaze a de ce fait précisé qu’elles sont destinées à être mobilisées pour régler des dépenses engagées, réalisées, liquidées et ordonnancées et n’ont pas vocation à être thésaurisées dans des comptes ouverts dans les banques commerciales. « ….Chers élus locaux, mobiliser vos énergies pour accélérer la mise en œuvre des projets retenus dans vos budgets respectifs et faire preuve de plus de réalisme dans le vote des budgets futurs, en tenant compte du niveau de réalisation des budgets précédents et de la capacité d’absorption des crédits mis à votre disposition, afin de ne pas enclencher une spirale d’endettement préjudiciable à nos finances publiques » a martelé le Minfi avant d’engager les contrôleurs financiers et receveurs municipaux à continuer de faire preuve de professionnalisme et d’une franche collaboration pour un meilleur accompagnement des Collectivités territoriales décentralisées.